Cher Père Noël,
Puisque nous voilà rendus à cette période de l’année où il est permis de rêver, j’ai décidé de vous écrire ma liste.
J’aime particulièrement le dernier mois de l’année car il allie générosité, fantasmes et gourmandises en tout genre, ce qui n’est pas pour me déplaire. Et comme je ne fais jamais les choses à moitié, je me suis dit que j’allais vous l’apporter moi-même et vous en faire la lecture. Le froid est mon élément, il donne toujours un bon prétexte pour se réchauffer, et les fourrures et autres feux de cheminées nourrissent mon imagination à merveille…
Me voilà donc en face de vous.
Installez-vous confortablement et laissez-moi vous lire ma requête.
Vous ne m’en voudrez pas si je mets un peu de musique, ma sélection accompagnera parfaitement cette lecture vous verrez. Je vais en profitez à mon tour pour me mettre à l’aise et retirer quelques vêtements superflus. Accordez-moi quelques minutes, se déshabiller en hiver est toujours plus long, allongeant et intensifiant le plaisir.
Pendant cette lecture, s’il vous plaît, n’ayez pas que la lune en tête et faites-moi une promesse : quoiqu’il se passe, ne commentez pas, ne parlez pas, je ne tolèrerai aucune protestation de votre part.
Vous verrez, ma demande est simple, il n’y a qu’un seul cadeau sur ma liste.
Je ne suis pas gourmande dîtes-vous ?! Ne vous prononcez pas trop vite cher Père Noël, attendez d’avoir bien compris ce que j’attends de vous. Ai-je aiguillonné votre curiosité ?
Parfait, vous m’écouterez donc avec plus d’attention !
Livrez-moi un homme, j’ai des envies de saveurs nouvelles.
Oui, vous avez bien entendu, un homme, de chair et de sang, généreusement bâti et résistant.
Pas besoin de l’emballer, vous le déposerez devant une cheminée – un peu comme vous l’êtes – et je m’assurerai qu’il n’ait pas froid, vous verrez !
Peut-être vous demandez-vous si j’ai été assez sage pour réclamer un cadeau ? De vous répondre qu’évidemment non, je n’ai pas été sage Monsieur, et vous allez vite comprendre que je ne compte pas me racheter étant donné ce qui va suivre.
Je disais donc un homme, un nouveau corps à découvrir, à explorer, à déguster.
Je saurais prendre mon temps, ne vous inquiétez pas Père Noël. Ce cadeau ne sera pas dévoré à la va-vite, au contraire, j’aime les longues et profondes dégustations.
Afin de finir de vous convaincre que je saurai faire preuve d’application et de patience, laissez-moi vous expliquer ma conception d’une dégustation telle que je l’entends.
Il faut savoir faire appel à tous ses sens, donner le temps à chacun d’entre eux de nous faire apprécier toutes les facettes de ce que l’on est en train de découvrir.
Afin de profiter de la puissance de chacun de nos sens il faut se priver des autres.
J’aime utiliser certains accessoires : un bâillon-boule pour la bouche, un casque sur les oreilles, un épais ruban de satin rouge sur les yeux et une fine cordelette de soie autour des poignets.
Toutes ces entraves seront ôtées une à une afin de révéler chaque organe, tel un effeuillage sensoriel.
Maintenant que je suis prête, commençons, voulez-vous ?!
L’odorat est un des sens les plus insaisissables. Pour qui sait y prêter attention, nombre de subtiles fragrances nous assaillent dans ces exquis moments de découverte. L’état de servitude dans lequel je me trouve oblige à me concentrer sur les effluves qui parviennent à mon nez sensibilisé. Chaude et suave d’une chevelure agitée par une main caressante. Boisée d’un after-shave, marquée d’une note de cuir au creux du cou. Sucrée et épicée le long du corps, plus délicate à l’arrière du genou. Animale et iodé pour les parties les plus intimes. Le chocolat se marie à la perfection avec toutes ses notes, vous ne trouvez pas Monsieur ?
Il faut accorder à notre odorat le temps nécessaire pour graver cette empreinte olfactive dans la partie la plus animale de notre cerveau, afin que les souvenirs de ce doux moment soient réactivés à la première occasion.
Pour m’aider dans ma découverte, je dois aussi faire appel au toucher. La main, délivrée de ses liens, sait apprécier le grain de peau d’un dos, sa musculature puissante. Les doigts adorent se perdre dans la forêt soyeuse des cheveux, dans la toison d’un torse ou plus chaude et humide de l’entrejambe.
Le plus intéressant avec ce sens est qu’il dispose du plus étendu des organes : la peau.
En effet, nous ne touchons pas uniquement avec nos mains et doigts, toute la surface de notre corps est emplie de capteurs sensibles soit à la pression, soit à la température, soit au relief …
Mes lèvres débâillonnées aiment sentir le frisson sous un baiser, encanaillé de la pointe de ma langue, déposé dans le cou, sur un téton, un intérieur de cuisse. Ma peau préfère capter la chaleur de sa voisine de moments intimes. Ma bouche ainsi que ma langue aiment la texture granulée des bourses lorsque je les ai en bouche et à l’opposé, la texture fine et lisse d’un gland libéré.
Le gout est un de mes préférés, gourmande comme je suis. Pour l’utiliser, je n’ai pas le choix, il faut que je promène ma bouche et ma langue sur ce corps abandonné à mon désir. Connaissez-vous le gout d’un baiser Père Noël ? Il faut qu’il soit appuyé et langoureux pour en saisir toutes les saveurs. C’est à la fois sucré et salé, un gout de miel mêlé à l’iode de fruits de mer, la perfection d’un fruit à juste maturité cueilli par mes lèvres. On peut y trouver une saveur de tabac blond, ou plus tannique d’un bon vin, ou encore plus métallique au détour d’une morsure.
Lorsque ma langue s’aventure dans le cou, la saveur y est plus piquante, plus alcoolisée. Le téton a un gout musqué et de fruits rouges alors que la peau est plus veloutée et épicée. Pour vous décrire le bouquet d’un sexe gonflé de désir, je vous dirai que c’est d’une gourmandise folle : des saveurs chaudes, capiteuses, une pointe d’acidité lorsqu’une perle de jus pointe sur le gland. L’anus est reconnaissable à ses exhalaisons musquées et douceâtres. C’est un vrai régal de gouter à l’aveugle un être ainsi offert.
Recouvrée en dernier pour permettre une concentration optimale, l’ouïe accompagne ce parcours sensitif et sensoriel. La musique en sourdine donne du relief à mon jeu, et me fait ressentir à la fois de la puissance, des envies de s’alanguir ou d’accélérer le rythme…
La respiration se fait tour à tour lente, profonde ou plus rapide et intense selon les caresses.
Le bruissement des cheveux auxquels s’accroche une main pour intimer l’immobilité.
Un gémissement traverse les lèvres lorsque ma langue descend le long du cou et vient exciter un téton durci de désir.
Soupirs et ronronnements au gré des vas et viens de mes mains explorant tous les recoins. Le ronronnement devient plus frémissant à mesure que mes mains réchauffent l’entrejambe. Il est plus guttural lorsque j’englobe à la fois les bourses et la queue dans ma bouche chaude et humide : ma gourmandise préférée. Enfin, il se fait explosif lorsqu’un doigt vient s’occuper du petit trou si sensible à la caresse.
Il faut avouer que je ne peux m’empêcher moi aussi de laisser échapper quelques appréciations et mots suggestifs tant le moment m’enivre.
Vient le moment de me rendre la vue, la pression étant à son comble. Quel plaisir de couronner l’ensemble de ces divines sensations par la vision d’un corps pantelant de plaisirs et de désirs contenus…
Ces deux iris aux pupilles dilatées de plaisir semblent se repaitre de la vision de mon corps nu et apprécier les ombres et lumières de mes courbes ainsi offertes.
Quel plaisir indéfinissable de planter mes yeux dans ce regard troublé, alors que je m’applique à répandre le chocolat fondu par petites touches brulantes.
Saisir l’effet de mes caresses sur la peau, voir le grain de peau s’hérisser au gré des frissons de plus en plus intenses.
Jeter un regard plus que diabolique en gobant à nouveau ce sexe fièrement dressé et en faire fermer les yeux de plaisir presque douloureux à son propriétaire.
Le voir les rouvrir sous l’effet de la surprise d’une morsure sur la peau fine de l’intérieur de la cuisse. Garder ce contact visuel tout en me mettant à califourchon et en présentant ma chatte trempée à cette queue prête à exploser.
Me jouer de lui en de délicieuses caresses imprimées sur sa verge en ondulant des hanches.
D’un mouvement brusque et ample, faire pénétrer ce mont de chair au plus profonde de moi.
En apprécier ce contact étroit.
Combler cet espace avide de plénitude.
Accélérer le rythme en l’obligeant à me regarder.
Enfin, perdre pied à mon tour lorsque la vague puissante de la jouissance ultime m’emporte.
A ce moment-là, mon corps lui-même me prive de tous mes sens, pour se concentrer sur cette onde de plaisir.
Plus de senteurs.
Plus de sons.
Plus de lumière.
Plus de saveur.
Je ne suis que puissance du plaisir pendant de longues et délicieuses secondes. Laisser la vague refluer, mon corps cesser de trembler, se retirer et clore cette parenthèse enchantée d’un chaste baiser planté sur ces lèvres entrouvertes.
Alors, qu’en pensez-vous Père Noël, présumez-vous que je saurai prendre soin de mon cadeau ? J’espère vous en avoir convaincu car après m’avoir écoutée si attentivement, il va falloir vous dépouiller à votre tour de cet emballage superflu et me laisser assouvir ma gourmandise maintenant !
Freyja Norsk
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