Frédéric Fontenoy travaille à la chambre, comme on dit. C’est-à-dire de manière traditionnelle, avec un appareil grand format, en cultivant le souci de qualité et de précision dans la production de ses images qui, tout comme l’érotisme au coeur de sa démarche, tend au fétichisme. Il travaille également, dans la chambre; cette chambre sombre où se projettent désirs et fantasmes que Frédéric Fontenoy érige comme une scène de théâtre où tout semble pouvoir se manifester.
Cet érotisme libertin, non sans évoquer Hans Bellmer, George Bataille, le Marquis de Sade, pour ne citer qu’eux, et le surréalisme pour une part, est empreint d’histoires fétiches que Frédéric Fontenoy dilue en arrière-plan de l’acte érotique central sous forme d’objets-totems permettant au regard de se plonger littéralement dans l’image et d’en faire le tour.
Corps érotiques exposés, manipulés, contorsionnés tout en même temps que voilés par un rire, un clin d’oeil humoristique que Frédéric Fontenoy nous adresse en connivence, deviennent objets à leur tour, poupées désarticulées au service de leur maître : le regard; celui du désir de voir et d’asservir.
Car c’est bien de pouvoir dont il s’agit, de mise en scène du regard dans l’autre et non pas pour ou de l’autre. Rapport dominé-dominant, sachant que de sexuel il n’y a pas, nous sommes ici le sujet véritable de l’oeuvre dominé et contraint non sans plaisir.
Ludovic Da Vita, commissaire d’exposition.
Son site : Frédéric Fontenoy
Ses Livres : Librairie
Cliquez sur l’image pour agrandir et faire défiler la galerie